mardi 10 août 2010

Suite de nos péripéties : 1ère phase d'une analyse boursière avec Installux

Maintenant que je vous ai parlé de quelques pièges de notre système de pensée, il est temps de mettre en application avec un cas réel.

Pour cela j’ai sélectionné Installux, une entreprise cotée à Paris et que j’ai découverte grâce à mes amis de Valeur et Conviction.

Première chose à faire avant de se lancer, s’informer sur l’activité de l’entreprise. Voici ce que nous en dit Boursorama :

Installux est spécialisé dans la conception et la distribution de profilés et d'accessoires en aluminium. Le groupe développe également des activités de conception, d'assemblage et de commercialisation de stores monoblocs, de produits d'agencement et de cloisons amovibles. L'activité du groupe s'organise autour de 4 familles de produits et services :
- profilés et accessoires en aluminium : destinés à la fabrication de fenêtres, de portes, de façades, de vérandas, de portails, de verrières, etc. Les produits sont commercialisés auprès des professionnels du second oeuvre (notamment métalliers, agenceurs, miroitiers et menuisiers) ;
- produits d'agencement et cloisons : produits d'agencement tertiaire et commercial (habillages, crémaillères, vitrines, tableaux d'affichage, mobilier, etc. ; Sofadi), et cloisons amovibles en aluminium (Tiaso) ;
- stores monoblocs (Store Roche) : stores de terrasses, de fenêtres, de vérandas et stores spécifiques pour balcons, boutiques et grandes terrasses, etc. ;
- autres : notamment services de laquage.

A première vue c'est plutôt de l'industriel donc.

Deuxième chose à faire, consulter le prix. Nous n’avons pas tout notre temps donc il faut faire un peu de sélection dès le départ si nous voulons maximiser nos chances de trouver de belles opportunités d’investissement. Pour celà je comparerai le prix à différentes variables issues dans états financiers.

Installux vaut 140 € par action au 10/08/2010, et il y a 303 500 actions en circulation ce qui nous donne une capitalisation boursière de 42 490 000 €.

Le bilan est la première étape

Une chose importante : assurez-vous de bien regarder les bons états financiers, Installux SA étant la société mère de tout un groupe, il faut utiliser les états financiers consolidés et non pas les comptes d'Installux SA (société mère).

Je regarde habituellement au moins ces éléments :

- le ratio dette/ capitaux propres (solvabilité) => inférieur à 1x, de préférence inférieur à 0,5x.
- le ratio actif courant/ passif courant (liquidité ou current ratio) => de préférence supérieur à 2x.
- trésorerie/ dette nette => de préférence une trésorerie nette positive.
- présence ou non d’actifs intangibles et leur importance par rapport au total de bilan => de préférence pas ou très peu d'actif intangible, en particulier écarts d'acquisition (goodwill).

















J’apprécie les sociétés dont le bilan est majoritairement composé d’actifs liquides, ce qui est le cas avec Installux.

















Installux n’a quasiment aucune dette financière, et ses capitaux propres représentent 70 % du total bilan, c’est excellent. Son current ratio est également très bon à 2,67.

Les actifs intangibles sont très marginaux (1 M€) donc la valeur aux comptes des capitaux propres peut être considéré comme une bonne estimation. Idem pour les intérêts minoritaires.
La trésorerie nette ressort à 17 234 k€ et couvre 40,6 % de la capitalisation boursière, un tel ratio est plutôt rare et très bon.
Les capitaux propres ne couvrent que 88 % de la capitalisation boursière. Un ratio inférieur à 100 % indique généralement une société qui n’est pas rentable ou qui connaît des difficultés.

Pourtant en regardant la ligne "Réserves et résultats consolidés", il semble qu’Installux soit rentable puisque ce poste a augmenté entre 2008 et 2009.


Un coup d’œil au compte de résultat

Dans le compte de résultat, les points importants à regarder peuvent varier selon l’activité de l’entreprise étudiée. Par ailleurs une analyse sur une seule année n’apprend rien de bien intéressant, seule l’étude des performances sur plusieurs années est instructive.

Mais dans le cadre d’un premier regard, contentons nous des deux dernières années. Les points importants quelque soit l’entreprise sont le chiffre d’affaire, le résultat opérationnel et le résultat net.
Je suggère de rapporter chacun de ces éléments à la capitalisation boursière pour détecter des éventuelles anomalies.

La marge nette est de 4,8 % et le taux de rentabilité des capitaux propres est de 9,65 %.

Ici le PER 2009 est de 9,27x. C’est assez faible.

























Installux n’est pas concerné mais lorsque vous découvrez une entreprise qui se vend plus de 4 ou 5 x son chiffre d’affaires, soyez très prudent. Une telle valorisation ne peut être justifiée que par des marges très élevées. De plus avec une valorisation si importante il est peu probable que vous disposiez de la moindre marge de sécurité.

En général pour les sociétés industrielles il est intéressant d’étudier l’évolution de la marge brute (pour Installux le ratio achats consommés/ CA) sur 7 à 10 ans.

Premier commentaire : Installux est tout à fait rentable (au moins depuis 2008), il n’est donc apparemment pas normal qu’elle se vende avec une décote sur ses capitaux propres. Peut être cette décote provient-il d'une incapacité d'Installux à générer beaucoup de cash-flow libre ; à cause de besoin d'investissement élevés notamment ?



Dernière étape : le tableau des flux de trésorerie

J’avais déjà un peu parlé de ce tableau dans mon article d’avril 2010.
Il y a à mon avis quatre éléments à regarder :
- la part du résultat net dans le flux de trésorerie opérationnel.
- La variation du BFR
- Les investissements et acquisitions
- Les distributions de dividendes et/ou rachat d’actions.

Le FTO est de 8 307 k€ en 2009. Le RN correspond à 56 % du FTO, c’est un ratio plutôt bon.

J’exige toujours que le FTO soit supérieur au RN en moyenne sur plusieurs années. Si le RN est régulièrement supérieur au FTO, cela indique en général une mauvaise qualité du résultat.
Cependant le RN doit être la principale composante du FTO car des flux de trésorerie provenant d’une réduction du BFR ou d’autres éléments sont en général bien moins durables.

Pour le calcul de la variation du BFR, il faut soustraire le décaissement d'impôts qui est comptabilisé dans ce poste dans les comptes d'Installux. La variation réelle du BFR est donc une diminution (dégagement de trésorerie) de 1 273 k€ en 2009. Pour une entreprise industrielle, il est plutôt rare de voir un BFR en diminution.
Il faudra étudier la variation du BFR sur plusieurs années pour établir son impact réel.

En général j’aime bien comparer le BFR au RN. Plus le ratio Variation du BFR/RN est faible, mieux c’est.

Le ratio Investissements nets/ FTO est de 43 %, c’est assez important mais à priori cela semble normal pour une entreprise industrielle. A voir sur le plus long terme.
Remarquez que les investissements matériels sont supérieurs aux dotations aux amortissements, l’inverse aurait été mauvais.

Les cash flows libres (ou free cash flows) sont de 5 202 k€ soit 5,4 % du CA. Et surtout à ce prix, Installux ne se vend que 8,2x ses cash flows libres. C'est un ratio très faible. A voir sur plus long terme.
En 2008, la génération de cash-flows libres était également positive à 4 260 k€.

Pour les dividendes et rachats d’actions, comparez-les à la capitalisation boursière et au résultat net pour vous donner une idée du rendement global pour les actionnaires et de la soutenabilité de ce rendement. Installux a émis quelques actions pour 146 k€ en 2009, il faut soustraire ce montant du total des dividendes.
Le ratio de distribution est de 42 % ce qui est correct. Le rendement pour les actionnaires atteint 4,64 %. Ca aussi c’est plutôt pas mal.



























Après ces quelques remarques, il est temps de tenter de découvrir quels sont les attentes du marché concernant Installux. Pour cela, pas besoin de boule de cristal, il suffit d'utiliser la méthode DCF mais de façon inversée.
Cette méthode va me permettre de trouver le taux de croissance des cash-flows d’Installux que le marché semble attendre compte tenu de la capitalisation boursière et des cash flows libres (CFL) actuels. J’ai utilisé la moyenne des CFL de 2008 et 2009 comme valeur de départ.












Comme vous le voyez, le marché s’attend actuellement à ce que les cash flows libres d’Installux baissent en moyenne de 4 % par an sur les dix prochaines années, et qu’ils ne croissent plus jamais par la suite.

En vérité Installux n’a jamais connu d’exercice déficitaire depuis 10 ans et la régularité de ses résultats est excellente. Son bénéfice par action moyen sur les dix dernières années est de 15,49 €. Le nombre d’actions en circulation n’ayant pas été modifié, ce chiffre n’est pas biaisé.

Le ratio PER de Graham & Dodd ressort donc à 140/15,49 soit 9,04x. Rappelez vous que la zone de bas prix se situe en dessous de 13x. Installux a donc de bonnes chances d'être une bonne affaire.

Voilà pour ce premier tour rapide d’Installux. La prochaine étape est l’étude sur le plus long terme de cette entreprise. Mais ce que nous pouvons déjà dire c’est que le prix auquel se vend Installux semble étonnamment bas au regard de ses performances récentes et sur 10 ans.

Une analyse plus détaillée est nécessaire pour comprendre comment Installux fonctionne, tenter de déterminer si ses résultats sont durables et trouver ce qui peut expliquer une si faible valorisation boursière (si il y a une explication rationnelle).

25 commentaires:

  1. Bonjour Ben,

    On est gâté en ce moment.
    Quel superbe analyse.Rien à dire.
    Tu as simplifié et rendu l'analyse fi plus simple.
    Chapeau!!!
    J'avoue que j'avais certaines fois du mal à te suivre et à comprendre dans les précédentes analyses mais la c'est d'un explicite parfait!!

    Juste une chose que j'ai pas compris, c'est la méthode DCF mais de façon inversée??
    Pourrais tu revenir la dessus et juste me donner les grandes lignes de la méthode.
    J'avoue ne pas savoir par quoi commencer sur ton dernier tableau.

    Merçi encore Ben Bonne soiréeee

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  2. Merci, mais attention à ne pas confondre analyse financière et boursière.
    Ici c'est vraiment plus de l'analyse boursière, on reste sur des concepts assez simples et qui conviennent parfaitement pour l'investissement.

    La DCF inversée fonctionne exactement comme une DCF normale :
    Tu as un niveau de free cash flows de départ et les données sur la trésorerie et les dettes. Tu choisis ton taux d'actualisation en fonction de ce que tu penses de l'entreprise (ou tu le calcules si tu fais confiance au MEDAF).

    Il ne te manque plus qu'à trouver le taux de croissance qui égalise la valeur intrinsèque et la capitalisation boursière actuelle (voir mon exemple dans cet article pour identifier ce à quoi se réfèrent les termes si vous êtes perdus).

    Ce taux de croissance correspond implicitement à ce qu'attend le marché actuellement concernant les performances futures de l'entreprise compte tenu de la valorisation que le marché donne à l'entreprise aujourd'hui.

    Bonne soirée

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  3. Ben juste une questionn,

    Tu marques : Le FTO est de 7 178 k€ en 2009 (hors impôts).
    Comment arrives tu à ce résultat?
    En faisant flux de trésorerie généré par l'activité pour 2009 cad 8307 au quel on enlève la charge d'impôt de 143 000 et les acquisitions et cession d'immob -3222 et 117 j'obtiens pas 7178.
    Si tu pouvais m'éclairer?

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  4. heureusement que tu es là, j'ai fait une erreur.

    je corrige ça tout de suite.

    le FTO est bien de 8 307k€ comme annoncé dans le tableau des flux de trésorerie.
    Moi j'ai utilisé par erreur le chiffre de la CAF.

    Merci.

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  5. Voilà c'est corrigé.

    C'est uniquement pour le calcul de la variation BFR qu'il faut retirer le décaissement d'impôt car ça n'a rien à faire dans la variation de BFR.

    Je te remercie de m'avoir signalé cette erreur.

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  6. Effectivement y a quelques chiffres que moi même je n'arrive pas à retrouver:

    Ben tu pourrais m'éclairer sur le tableau dcf comment tu obtiens 4731??Et dans valeur de la dette les 140 ?
    Tu pourrais si ça ne te dérange pas détailler les calculs pour qu'on s'y retrouve mieux ce serai super.

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  7. Bonjour Fabrice

    4731 k€ correspond à la moyenne des cash flows libres de 2008 et 2009.
    Les cash flows libres (ou free cash flows ou encore flux de trésorerie disponibles) se calculent par :
    Flux de trésorerie opérationnel-acquisition d'immobilisations + cession d'immobilisations.

    Soit pour 2009 : 8307-3222+117= 5202 k€.

    Les dettes de 140 k€ correspondent aux postes du passif du bilan : dettes financières non courantes (11 k€) + dettes financières courantes (129 k€).

    Bonne journée.

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  8. Bonsoir Ben,

    Excellent Blog.
    Je débute et m'intéresse toutefois énormément à ton travail.
    Par contre je suis complètement larguée en ce qui concerne l'analyse DCF inversée??
    Ce serait super si tu pouvais faire un petit article récapitulatif de la méthode.

    Salutations et Encouragements,

    Stanislas

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  9. Stanislas,

    l'un de mes commentaires un peu plus haut explique la DCF inversée.

    L'objectif est simplement de trouver quel est le taux de croissance qui permet d'égaliser la capitalisation boursière et la valeur intrinsèque (voir la capture d'écran dans l'article).

    Pour mettre les choses en perspective : ce taux de croissance (ici -4%) est une estimation de ce qu'attend le marché concernant les performances de l'entreprise.

    Pour Installux -4 % semble indiquer que le marché est très pessimiste à long terme à propos de cette entreprise.
    Si par une analyse plus poussée nous trouvons qu'Installux a de bonnes chances de faire nettement mieux que -4% de croissance des FCF sur 10 ans, alors Installux sera une bonne opportunité d'achat.

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  10. Merci Beaucoup Benjamin...

    Donc si je comprends bien, L'analyse par DCF inversé nous montre que le marché attend une décroissance des free cash flows au cours des 10 prochaines années.
    C'est donc une interprétation non pas pessimiste mais fataliste plutôt de Mr marché.
    Quels en peut être les raisons d'après toi Ben?
    Surtout que le cours évolue à ces niveaux les plus haut de l'année.
    C'est assez paradoxale quand même.

    Et autres question quel méthode plus poussé permettrait prône tu pour confirmé le DCF inversé?

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  11. Stan,

    tu as bien compris.
    Le cours évolue à son plus haut depuis le début de l'année mais malgré tout Installux se vend à un prix très raisonnable à la fois par rapport à ses résultats courants et à long terme.

    Pour la suite de cette analyse, il n'y a pas de technique ou méthode sophistiquée qui permettra de nous dire avec précision si oui ou non Installux est vraiment une bonne affaire.

    La prochaine étape, c'est une bonne vieille analyse de l'activité de l'entreprise, de son marché (si je peux trouver des informations valables), de ses performances sur le long terme, de ses concurrents...

    Il n'y a pas de résultat exact. L'analyse boursière produit simplement une opinion basée sur la perception que l'analyste a de l'entreprise.

    Je partagerai mon opinion sur Installux sur ce blog.

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  12. Bonjour Ben,

    Y a une chose que j'aurais aimé savoir pour le calcul du cash flow libre.
    Pour calculer le Cash flow libre il faut donc prendre les flux de trésorerie lié à l'activité auxquels faut soustraire toutes les acquisitions retranscris dans le tableau des flux d'investissements.(cad corporelles,incorporelles,financiers)c'est bien ça??
    Ensuite on incorpore à son tour les cessions disponible aussi dans le tableau d'investissement.

    Faut t-il pas aussi soustraire le BFR??

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  13. Flo, le calcul des cash flows libres est le suivant :

    cash flows opérationnels-acquisitions d'immobilisations + produits de cessions d'immobilisations.

    Les immobilisations sont en général corporelles ou incorporelles.
    Pour les immobilisations financières, il faut voir à quoi elles correspondent. Si il s'agit de la prise d'une participation minoritaire dans le capital d'une société qui est liée à la société que tu analyses (même activité, même produit, fournisseur ou distributeur par exemple), personnellement je les intègre.

    On peut également prendre en compte les décaissements liés à des acquisitions d'autres sociétés si ces opérations sont fréquentes.

    La variation du BFR est déjà intégrée dans le calcul des cash flows d'exploitation.

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  14. Bonjour,
    Très intéressant cet article, je suis tombé sur votre site sur le forum d' installux de boursorama.
    Ce qui est assez drôle c'est j'ai moi aussi réalisé une petite analyse succincte de cette société sur mon blog au début du mois. (http://www.magotsduweb.com/analyse-de-la-societe-installux/)
    Bonne continuation!

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  15. Bonjour Ben,

    Tout d'abord bravo pour ton analyse, je pense que ça va aider bcp de gens d'avoir autant de détails. Je suis la même méthode aussi dans mes analyses et recherches d'investissement, avec comme toi une predilection pour les ratios en fct du FCF (qui est vraiment ce qui nous interesse ds une société, sa capacité à générer du cash, malgré les investissements).

    A une précision près, je calcule les ratios en fct de l'EV (en déduisant le cash ou ajoutant la dette s'il y en a). Ainsi au lieu du P/FCF, je prends l'EV/FCF et ici pour installux on tombe à 4,95x. ou même l'EV/R.Net au lieu du P/E car lorsque l'on a de la tréso nette comme ici, autant déduire ce montant de la capitalisation totale (chose que ferait un acquéreur potentiel de la totalité des actions).

    Cela nous permet aussi de comparer avec des sociétés ayant de la dette (je n'aime pas les stés endettées, mais il peut y avoir des opportunités avec des stés ayant un peu de dettes).

    Voilà, merci pour ton boulot et à bientôt

    Lionel Ortola

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  16. Bonjour Lionel,

    merci pour ton commentaire.

    J'utilise également l'EV régulièrement. Ici clairement on atteint un niveau de valorisation ubuesque puisque l'EV/ RN est de 5,13x et un ratio EV/FCF de 4,6x.

    Reste à voir si le management prévoit de distribuer cet excédent de trésorerie. Personellement j'en doute.

    D'après un fichier que m'a fourni un lecteur, la position de trésorerie est en nette augmentation depuis 2000 et le dividende n'a pas suivi.

    Ca laisse du potentiel, mais il faudrait que l'actionnaire majoritaire change de politique pour qu'il se réalise via des rachats d'action (peut être même un retrait de la cote) ou le dividende.

    Bonne soirée

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  17. Salut Ben,

    As-tu un track-record des dirigeants de Installux en ce qui concerne leur croissance externe? Achètent-ils à un bon prix ou sont-ils enclin à surpayer?

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  18. Bonjour Lionel,

    les deux dernières acquisitions d'Installux sont :
    - l'achat de France Alu Color en 2003.
    - l'achat de l'usine d'extrusion de Metalès au S1 2010.

    Je n'ai pas d'infos sur ces acquisitions, si ce n'est que M. Canty (Président d'Installux) dit que l'acquisition de l'usine s'est fait dans d'excellentes conditions financières (la trésorerie n'a en tout cas pas été impactée par cette acquisition au S1 2010, mais peut être que le prix n'a pas encore été décaissé).

    Concernant FAC, cette filiale complète visiblement bien les autres métiers et dispose d'une bonne santé financière.
    Je n'ai pas trouvé d'articles de 2003 qui traitent dans le détail de l'acquisition.

    Bonne journée

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  19. OK, merci.

    J'essaye de me connecter à la web d'installux et de regarder les infos financieres mais rien n'apparait. Est ce que ça fonctionne pour toi?

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  20. Bonjour Lionel,

    Voici un lien où tu trouveras les informations que tu cherches :
    http://www.francereginfo.com/rd/idefault.asp?uid={5A3E8E6C-26B0-4842-BE01-95E8548428A5}

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  21. Bonjour Ben,

    Pardonne-moi si je te "harcèle" sur cette boite, mais elle m'interesse:
    Qques questions:
    repartition du CA par industrie
    repartition du CA par type de clients
    repartition du CA geographiquement


    La société m'interesse mais ne crois-tu pas que les pbs peuvent s'accumuler pour eux:

    - crise très grave en Espagne (je connais car j'y vis) donc je pense que le CA de Metales a du s'effondrer en 2009 et encore en 2010. Combien ont-ils payé? sur la base de quelle année?

    - vue la crise de nombreux fabricants doivent tirer les px à la baisse. Impact?

    - danger pour installux qui passe de distributeur à fabricant, les capex connues jusqu'à ce changement vont surement augmenter, non? Donc FCF en baisse pour prochaines années? Si à cela se grève une baisse du CA?

    - danger d'un Double Dip ou tt du moins d'un ralentissement en Europe Occidentale, les gvts rabottant tous les incentives fiscaux, cela devrait avoir un impact négatif sur la construction.

    il t'es peut-etre plus simple de me repondre par email: lortola@yahoo.com

    Merci encore
    Lionel

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  22. Bonjour Lionel,

    toutes ces information sont disponibles dans les rapports financiers.
    Pour 2009 :

    Le CA externe d'Installux SA (portes, volets et autres aménagements en aluminium) représente environ 76 % du CA consolidé.
    Les autres business (habitats prêts à la pose, aménagement de magasins, traitement de surface) sont toujours minoritaires et il est peu probable qu'ils disposent d'un quelconque avantage concurrentiel.
    Pour cette info, voir page 35 du rapport financier 2009.

    Les clients sont principalement des installateurs qui revendent les produits Installux et fournissent les prestations de conception et d'installation aux clients finaux.
    Les clients finaux sont majoritairement des entreprises.
    Le risque client est faible comme l'indique le rapport financier page 46 : "Seuls 6 clients atteignent individuellement 1% du chiffre d’affaires global du Groupe. Ils représentent au total moins de 8% de ce chiffre d’affaires."

    La France représente 94 % du CA consolidé (voir page 35 du RF 2009)

    Pour ce qui est de la crise en Espagne, comme tu viens de le constater Installux n'y ai quasiment pas présent.
    L'usine rachetée à Metalès sera relancée dès septembre 2010 et produira 6000 tonnes de profilés par an à partir de fin 2011.
    Sur ces 6k tonnes, 4k tonnes iront pour Installux et 2k tonnes seront vendus à "des comptes extérieurs français liés à FAC et Installux. (voir lettre Finance Info n° 48 de juin 2010).

    La remise en marche de cette usine et sa modernisation vont entraîner 2 M€ d'investissements. (Voir page 7 du rapport financier semestriel du S1 2010). Ce montant est assez comparable à ceux qu’à déboursés le groupe pour agrandir ses sites français depuis 2007. Je ne m’attends pas à ce que l’intégration de la production bouleverse les cash-flows.
    Comme je l’ai dit, je ne sais pas combien ils ont payé même si le président M. Canty affirme qu’il a acheté dans de très bonnes conditions financières. Nous verrons au T3 si l’impact sur la trésorerie est important ou non.

    Concernant la crise. L’activité redémarre et les marges se sont nettement amélioré sur le premier semestre 2010 donc à priori le pire est passé.
    Et en 2009, Installux a très bien résisté avec une baisse du CA consolidé de seulement 3,5 % (à périmètre constant puisque la société n’a fait aucune acquisition ni en 2008 ni en 2009). La marge nette est en baisse de 15 %.

    Il faut garder en tête que ce n’est pas la première crise qu’Installux traverse et que l’entreprise n’a jamais perdu d’argent en 23 ans (au moins, je ne remonte pas plus loin). Donc il faut relativiser les évènements actuels.

    Au prix actuel, Installux est une bonne affaire, même si son CA et RN baissent à court terme (ce qui ne semble pas être le cas).

    Bonne journée.

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  23. Bonjour,

    Tu dis à propos des goodwills : "Les actifs intangibles sont très marginaux (1 M€) donc la valeur aux comptes des capitaux propres peut être considéré comme une bonne estimation. Idem pour les intérêts minoritaires."

    Que representent les goodwills ? Qu'est-ce que cela signifie lorsque les goodwills ont une valorisation équivalente aux capitaux propres ? Idem pour les intérêts minoritaires ?

    Et merci pour l'inspiration que donne ton site !!!
    Nicolas

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  24. Bonsoir Nicolas,

    attention à ne pas confondre Goodwill et actifs incorporels (ou intangibles). Le goodwill, ou écart d'acquisition en français, est un actif intangible parmis d'autres.

    Un écart d'acquisition est enregistré au bilan d'une entreprise quand elle en achète une autre pour un prix supérieur à sa valeur comptable.

    Pour exemple A achète B pour 140 €. Les capitaux propres de B sont de seulement 100 €.
    Donc A reconnaîtra dans son bilan un écart d'acquisition de 140-100 = 40 €.

    Les écarts d'acquisition ne sont plus amortis chaque année (depuis 2005 je crois). Désormais chaque année A devra estimer la juste valeur de ce goodwill (en général en utilisant la méthode DCF). Si cette juste valeur est inférieure au prix payé, le goodwill sera en partie ou totalement déprécié.
    Ces dépréciations sont des éléments exceptionnels qui impactent le compte de résultat.

    Il existe pas mal d'actifs incorporels comme les brevets d'invention, les dessins et marques, les frais d'établissements (en normes françaises seulement)...

    L'écart d'acquisition est fait pour reconnaître la valeur d'éléments qui ne sont pas inscrits au bilan comme par exemple un savoir faire, une position commerciale privilégiée...

    En fait il peut englober une multitude de choses dont la valeur est très subjective. C'est pour cette raison que la plupart des investisseurs dans la valeur éliminent l'écart d'acquisition quand ils calculent l'actif net d'une société.

    Les intérêts minoritaires, c'est la part du résultat et des capitaux propres des filiales d'une société mère qui revient aux actionnaires minoritaires de ces filiales.

    Pour te donner un exemple. Imaginons que A détient 80 % du capital de B, qui dispose de capitaux propres de 100 € et d'un résultat de 10 €.

    Comme A détient plus de 50 % de B. Les comptes de B vont être intégré à 100 % dans les comptes consolidés du groupe A+B. Cependant pour tenir des 20 % de B que A ne possède pas, il va être inscrit au bilan et au compte de résultat les postes intérêts minoritaires pour indiquer quel part des capitaux propres et du résultat net consolidé revient aux actionnaires minoritaires des filiales.

    Ainsi dans le compte de résultat consolidé de A+B, tu verras une ligne intérêt minoritaire dont la valeur sera 2 (20% du RN de 10€) et dans le bilan tu verras cette même ligne dans les capitaux propres avec un montant de 20 €.

    Dans le compte de résultat, en fait le résultat net PART DU GROUPE est le vrai résultat qui revient aux actionnaires de la société mère.
    Au bilan, je conseille de soustraire les intérêts minoritaires des capitaux propres lors du calcul de l'actif net.

    Pour Installux, les intérêts minoritaires sont très faibles donc il n'est pas utile de s'en préoccuper.

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